Yersinia enterocolitica est une bactérie à Gram négatif, mobile et ubiquitaire, qui provoque une entérocolite chez l'homme.Elle appartient au genre Yersinia, au même titre que l'agent causal de la peste (Yersinia pestis), heureusement disparu de toute l'Europe.
A l'espèce Yersinia enterocolitica appartiennent à des jambages caractérisés par une variabilité remarquable des attributs de virulence, et seuls certains biosérotypes se sont révélés pathogènes pour l'homme et l'animal. Yersinia Enterocolitica il est responsable d'intoxications alimentaires, considérées comme des zoonoses car principalement transmises par les animaux. Ce germe est en effet répandu dans le tractus intestinal des animaux domestiques et d'élevage, comme les lapins, les porcs, les moutons, les bovins, les chiens et les chats, mais aussi dans les aliments comme les huîtres, le lait cru et l'eau. Parmi tous, le porc représente l'animal « réservoir » à partir duquel les jambages pathogènes pour l'homme sont le plus fréquemment isolés.
Infection
La transmission de la yersiniose se produit par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par des matières fécales, crues ou insuffisamment cuites, tandis que la contagion par contact direct avec des animaux ou des sujets infectés (par exemple par des transfusions sanguines de donneurs infectés) est beaucoup plus rare. Caractéristique de Yersinia Enterocolitica c'est la résistance aux basses températures (c'est une espèce psychrophile ou cryophile, capable de pousser même à 4°C), qui permet son développement à l'intérieur des aliments réfrigérés. D'autre part, le chauffage des aliments à 60°C pendant quelques minutes il tue le micro-organisme, mais pas ses toxines, qui résistent à la chaleur.
Infections de Yersinia Enterocolitica provoquent le tableau typique d'une gastro-entérite (diarrhée aqueuse riche en mucus et en pus, parfois hémorragique, pouvant persister une à trois semaines, accompagnée de fièvre et de douleurs abdominales).
Symptômes et formes cliniques
Les symptômes surviennent généralement après une période d'incubation de 4 à 7 jours. Les manifestations cliniques de Yersinia enterocolitica chez l'homme elles sont cependant très hétérogènes, allant de la paucisymptomatique à la forme septicémique.
Alors que chez les animaux, la yersiniose a généralement une évolution asymptomatique, chez l'homme Yersinia enterocolitica elle provoque une variété de tableaux cliniques, en raison de la capacité du micro-organisme à envahir de nombreux tissus de l'organisme, en particulier les ganglions lymphatiques mésentériques, provoquant une adénite mésentérique et une iléite terminale, qui peuvent être facilement confondues avec une appendicite aiguë. germes, explique les cas, quoique rares, de septicémie et d'infections purulentes touchant divers organes (système nerveux central, foie et poumons).Certains cas de yersiniose se compliquent de séquelles extra-intestinales non suppuratives mais inflammatoires (notamment arthrites réactives et érythèmes). Le tableau clinique reste cependant une diarrhée aiguë due à une entérite ou à une entérocolite, accompagnée de fièvre ou de fièvre légère, de crampes abdominales, et parfois de nausées et de vomissements.
Diagnostic, prévention et traitement
Le diagnostic de yersiniose se fait par examen direct des selles, considérant que l'isolement par coproculture est rendu difficile par la croissance lente des Yersinia enterocolitica, c'est pourquoi les tests ne sont positifs qu'au bout de 7 à 14 jours. Alternativement, des investigations sérologiques sont disponibles pour la recherche d'anticorps dirigés contre Yersinia enterocolitica, qui apparaissent tôt et disparaissent dans les 2 à 6 mois.
La prévention de la yersiniose est dictée par le bon sens, et implique d'éviter la consommation de viande, notamment de porc, crue ou insuffisamment cuite, de ne consommer que du lait pasteurisé, de respecter des règles d'hygiène adéquates au contact des animaux, d'éviter les contaminations croisées lors de la préparation des aliments (lavez-vous les mains après avoir manipulé des viandes crues, ne réutilisez pas les mêmes outils utilisés pour traiter les viandes crues avant de les laver, gardez les viandes crues séparées des cuites), en plus d'une élimination adéquate des eaux usées d'origine animale.
La yersiniose se déroule généralement de manière auto-limitative, le traitement se limite donc à la réhydratation du patient et à la correction éventuelle des altérations électrolytiques et de l'équilibre acido-basique. Toute antibiothérapie est entreprise dans les cas compliqués (septicémie, infections focales, antibiotiques actifs contre Yersinia enterocolitica on se souvient de la doxycycline, du triméthoprime-sulfaméthoxazole, des fluoroquinolones, de la ceftriaxone et du chloramphénicol.