Opérer, ne pas opérer, enlever totalement ou suturer ? Ce sont les questions les plus fréquentes que se posent le médecin et le patient suite à une déchirure méniscale
Ménisque | anatomie et physiologie |
Larmes méniscales
Rééducation après lésion méniscale
AVANT-PROPOS : Le ménisque est dépourvu de vaisseaux sanguins à l'exception de ses deux extrémités.Chez les jeunes adultes, ce système vasculaire pénètre à l'intérieur du ménisque médial sur environ 10 à 30% de sa longueur, tandis que dans le latéral, la pénétration est légèrement inférieure (10 à 25%). d'un traumatisme fort ses capacités réparatrices sont extrêmement faibles.
Un traitement conservateur
Le traitement initial des déchirures méniscales suit le protocole classique R.I.C.E (repos, glace, compression et élévation). Selon ces règles, le membre lésé doit d'abord être immobilisé et mis au repos, puis de la glace sera appliquée sur la zone lésée (quatre ou cinq applications quotidiennes pendant 10 à 15 minutes dans les 24 à 48 heures suivant le traumatisme). La cryothérapie associée au repos, elle permettra ainsi de réduire les gonflements et les douleurs locales.
Si la personne est jeune, particulièrement chanceuse, et si le genou est stable et qu'il n'y a aucun signe de blocage articulaire, un traitement conservateur peut suffire à la guérison complète du ménisque lésé.
Si, par contre, il existe un fragment de ménisque mobile à l'intérieur de l'articulation, l'ablation chirurgicale est absolument nécessaire.
Les blessures dégénératives, c'est-à-dire qui surviennent sans événement traumatique important, nécessitent plutôt une période d'attente. Grâce aux mouvements il peut en effet arriver que ces effilochages méniscales soient limés, faisant disparaître la douleur.
Il est donc important que le patient s'arme d'une bonne patience et supporte l'inconfort et la douleur locale pendant quelques mois.
CAS PARTICULIER : si le ménisque se rompt, mais que le fragment ne s'interpose pas entre les têtes articulaires, lorsque l'hydrarthrose se résorbe ou est aspirée avec une seringue (ARTHROCENTHÈSE), le genou se comporte comme une articulation saine (pseudo cicatrisation).
De pseudo cicatrisation on revient à la maladie clinique si à cause d'un mouvement, même insignifiant, le lambeau méniscal rompu est à nouveau interposé entre le condyle fémoral et le plateau tibial (monter des escaliers, marcher sur un terrain accidenté, etc.). Les symptômes classiques de déchirure méniscale réapparaissent et le patient retourne chez le médecin se plaignant de douleur, d'hydrarctique et de limitation fonctionnelle.
THÉRAPIES PHYSIQUES : les déchirures méniscales, à de rares exceptions, ne sont guérissables que par la chirurgie. Par conséquent, la thérapie physique ne peut avoir aucun effet sur la réparation du ménisque. Cependant, elle peut agir en réduisant la douleur et en soulageant les symptômes. Après la phase aiguë du traumatisme, la chaleur peut exemple être utile pour lutter contre les raideurs locales.
Des infiltrations d'acide hyaluronique de haut poids moléculaire peuvent au contraire aider le cartilage à mieux résister au stress articulaire après une méniscectomie totale.Ces infiltrations favorisent également la fonctionnalité de l'articulation en lubrifiant les deux têtes osseuses et en nourrissant le cartilage.
Traitement chirurgical
INTRODUCTION : Autrefois, les ménisques étaient considérés comme importants mais pas indispensables et étaient donc retirés en cas de blessure. Bien qu'à court terme ces interventions rétablissent rapidement la fonction articulaire perdue, certaines études ultérieures ont montré une incidence importante d'arthrose et de maladies dégénératives chez les patients ayant subi cette chirurgie (méniscectomie).
Aujourd'hui les anciennes techniques ont été presque totalement remplacées par la chirurgie arthroscopique qui, si la blessure le permet, n'enlève pas mais suture la partie lésée du ménisque. Une succession de nombreuses études a en effet clairement démontré que la préservation du ménisque protège le cartilage articulaire des processus dégénératifs et que ceux-ci sont directement proportionnels à la portion de ménisque prélevée.
Le traitement chirurgical a la possibilité de :
suturer la lésion méniscale, favorisant la cicatrisation et la régénération spontanée
enlever seulement la partie du ménisque blessé (méniscectomie sélective)
retirer complètement le ménisque déchiré (méniscectomie)
Comme vu dans la partie introductive, dans certaines situations particulières d'origine à la fois traumatique et dégénérative, le ménisque a une certaine capacité à se réparer. Cette caractéristique est directement liée à la vascularisation locale : plus le flux sanguin est important, plus les chances de guérison sont grandes.
L'opération de suture exploite ces principes en recousant la lésion et en favorisant la régénération spontanée. La zone la plus adaptée à ce traitement est la zone périphérique. L'opération de suture est réalisée sous arthroscopie et présente un risque beaucoup plus faible de complications à moyen et long terme. aux procédures de méniscectomie. Cependant, l'opération implique des temps de récupération assez longs et oblige le sujet à quatre semaines de béquilles et quelques mois de rééducation avant de reprendre une activité physique. Dans tous les cas, il s'agit d'un investissement à long terme, car la suture méniscale, si elle est indiquée et bien réalisée, réduit considérablement le risque de dégénérescence cartilagineuse à long terme.
Importance des ménisques
L'ablation même de certaines parties du ménisque altère les relations articulaires normales du genou provoquant, à la longue, des phénomènes dégénératifs qui conduisent à une autoconsommation du cartilage (arthrose).
Il est clairement démontré que le maintien, dans la mesure du possible, d'un ménisque stable et équilibré protège le cartilage d'autres surcharges et processus dégénératifs.
En particulier, certaines études ont montré que chaque année suivant l'ablation totale des ménisques entraîne la perte de 6,5% du volume total du cartilage.Pour cette raison, si l'ablation est vraiment nécessaire, elle doit être la plus sélective possible, en économisant la partie du ménisque est restée intacte.
Une fois la nécessité d'une intervention chirurgicale établie, grâce à l'arthroscopie, le chirurgien pourra voir l'état de santé des ménisques, en enlevant le morceau de ménisque lésé à l'aide de petits instruments.
GREFFE DE MÉNISQUE de donneurs décédés (allogreffe) : elle est indiquée chez les patients qui ont subi une ablation totale du ménisque et commencent à ressentir des douleurs tout en ayant des surfaces articulaires intactes. Aux États-Unis, ce type de chirurgie est assez répandu et de bons résultats ont été rapportés cliniquement.
Cependant, il faut considérer que le ménisque transplanté sera légèrement différent de celui dont mère nature nous a doté. Cela affecte légèrement la fonctionnalité de l'articulation tout en assurant une bonne mobilité et en réduisant significativement le risque d'arthrose.
Aujourd'hui, il est également possible de remplacer la partie retirée du ménisque par un implant spécial de collagène qui favorisera la cicatrisation en stimulant la capacité de régénération du ménisque.
PRÉPARATION À LA CHIRURGIE : pour assurer une récupération plus rapide après la chirurgie, il est essentiel que les patients en attente de chirurgie exercent quotidiennement les muscles de la partie antérieure de la cuisse.
Contractions isométriques du quadriceps : asseyez-vous au sol, jambe blessée tendue et près du sol, l'autre pliée.Poussez le genou blessé vers le sol en contractant le quadriceps (muscle antérieur de la cuisse).Maintenez 10 secondes, détendez-vous et répétez 3 fois
Extensions du membre inférieur : assis au sol, jambe blessée étendue et près du sol, l'autre fléchie. Contractez les muscles quadriceps pour surélever le membre blessé de 20 cm tout en gardant le genou en extension complète.Maintenez la position pendant 10 secondes, détendez-vous et répétez 3 fois
Évidemment, ces exercices ne doivent être effectués qu'après consultation du médecin car dans des situations particulières, ils pourraient être contre-indiqués.
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