Edité par le Dr Massimo Massari
Définition
Le terme constipation est défini comme le ralentissement de la progression du contenu du côlon, jusqu'à son expulsion par la vidange de l'ampoule rectale au moyen d'une évacuation. Il existe en fait deux formes de constipation : la constipation de propulsion, communément définie « constipation », en réalité liée à un ralentissement du transit, et la constipation d'expulsion, techniquement définie comme « écoulement sortant ». Dans ce second cas la difficulté du patient consiste dans l'incapacité partielle ou totale d'évacuer. Pour mieux comprendre cette activité physiologique complexe, il est bon de connaître un peu plus en profondeur la dynamique sous-jacente au fonctionnement du côlon. Le contenu intestinal arrive dans le côlon sous forme liquide ; la fonction première de cet organe est représentée par la réabsorption de la partie liquide et de l'expulsion finale des produits digestifs.Le côlon est doté de son propre Système Nerveux Semi-Autonome, appelé Système Nerveux Entérique (ENS) dont les principales fonctions concernent :
- la production de sérotonine, une substance responsable du fonctionnement des muscles du côlon.
Cette action, en particulier, est sensible à l'interrelation entre l'ENS et le Cerveau (Système Nerveux Central - SNC) ; ce qu'on appelle "l'axe cerveau-intestin" (théorie des deux cerveaux) littéralement "axe cerveau-intestin".
Fondamentalement, les stimuli externes reçus par le SNC peuvent provoquer une « action de stimulation excessive à la production de sérotonine ou bloquer son » action ; cela se traduira par un transit accéléré dans le côlon (diarrhée) ou ralenti (constipation). - la régulation de la perméabilité des vaisseaux sanguins et lymphatiques, typiques du côlon et situés immédiatement sous la muqueuse (la surface interne de la muqueuse du côlon) responsable de la réabsorption de la partie liquide du contenu du côlon ;
- régulation immunitaire, par la capacité de reconnaître les substances nocives que nous introduisons avec les aliments (ex. traces de pesticides, virus, parasites, etc.), activant ainsi toutes les fonctions organiques de protection et d'expulsion rapide de ces substances de notre corps.
Symptomatologie
La symptomatologie consiste essentiellement dans l'incapacité d'expulser quotidiennement les résidus de digestion des aliments en vidant l'ampoule rectale.
Lorsque cette fonction physiologique est réalisée moins fréquemment (une fois par semaine voire tous les 10-12 jours) on parle de constipation tenace.
Outre l'impossibilité d'évacuer, l'ensemble symptomatologique se caractérise par : une digestion lente, une sensation de volume abdominal, un gonflement abdominal, une fatigue facile pouvant aller jusqu'à un malaise général et une irritabilité de l'humeur.
Par ailleurs, en cas de constipation persistante, l'évacuation est souvent, nécessairement, induite par l'utilisation de cholagogues (laxatifs), pris par voie orale (sirops, plantes médicinales, etc.), d'émollients pris par voie trans-rectale (glycérine en suppositoires, mini clips d'évacuation, etc.), ou la nécessité d'utiliser la vidange manuelle de l'ampoule rectale.
Comment se fait le diagnostic
Un diagnostic correct de constipation doit nécessairement permettre de faire la distinction entre constipation de propulsion et constipation d'écoulement.
Les investigations diagnostiques doivent également exclure la présence de maladies du côlon qui obstruent la lumière de l'intestin et empêchent le transit des résidus digestifs.
Fondamentalement, les opérations suivantes doivent être effectuées :
l'étude endoscopique du côlon, pour exclure, comme évoqué, les pathologies obstructives (polypes volumineux ou tumeurs coliques, présence de fissures anales) ;
l'étude radiographique des "temps de transit", c'est un examen radiographique réalisé en deux séances successives, après l'"ingestion de marqueurs radio-opaques" (petits points de caoutchouc) qui, mélangés aux résidus de digestion, parcourent l'ensemble du côlon jusqu'à expulsion (photos 1 et 2)
Photo 1
Radiographie de l'abdomen 24 heures après la prise des marqueurs radio-opaques (points blancs) dont la plupart sont présents dans le côlon droit
Photo 2
Radiographie de l'abdomen 8 jours après la prise des marqueurs radio-opaques (points blancs) dont la plupart n'ont pas encore été éliminés et sont visibles dans le côlon gauche
Physiologiquement, les marqueurs doivent avoir été complètement expulsés dans les 48 heures suivant leur ingestion. Un déficit de propulsion du côlon se traduira par la non-expulsion des marqueurs et leur répartition dans les différents segments de l'intestin.
Manométrie anorectale
Pour comprendre l'importance de cet examen absolument indolore, il est nécessaire de connaître la dynamique d'expulsion des résidus de digestion.
Cet acte physiologique concerne : « l'ampoule rectale, qui se contracte lorsqu'une certaine quantité de résidus de digestion (généralement 150 cc) s'est accumulée à l'intérieur ; le sphincter anal, normalement tonique et responsable de la continence, est libéré pour favoriser » l'expulsion du contenu rectal ; les muscles du plancher pelvien, qui se contractent pour favoriser l'action d'expulsion du contenu de l'ampoule rectale.
La synergie de ces trois actes permet une vidange physiologique de l'ampoule rectale ; lorsque cette synergie fait défaut on parle de constipation "à l'écoulement", c'est-à-dire d'"incapacité à se vider".
L'étude de la réaction des muscles de l'ampoule rectale à la distension, le tonus du sphincter, anal et sa capacité à se détendre ; l'étude de la capacité à contracter les muscles du plancher pelvien sont indiqués par le terme "manométrie anorectale'.
Cinedefecografia
La dynamique de la synergie des trois actions décrites est également évaluée par cinedefecografia.
Cet examen radiologique consiste en la visualisation radiographique de l'ampoule rectale grâce à l'utilisation d'une faible quantité de produit de contraste (baryum).
La simulation d'une évacuation, lors de l'exécution des radiographies, permet de quantifier l'efficacité de la contraction des muscles du plancher pelvien, et leur relation avec l'ampoule rectale.
Photo 1
cylindre de baryum dans le rectum en position de repos
Photo 2
modification de l'axe du cylindre de baryum,
par rapport au plan du plancher pelvien,
lors de la contraction des muscles du
plancher pelvien, en évacuation
Autres articles sur "Constipation ou Constipation"
- Remède contre la constipation
- Constipation
- Régime et constipation
- traitement de la constipation
- Constipation - Médicaments pour traiter la constipation