" première partie
Physiologie
Les neurones sensoriels du fuseau neuromusculaire sont sensibles à l'étirement.
Déjà au repos, leur portion intermédiaire est suffisamment étirée pour les amener à envoyer des impulsions nerveuses, qu'elles confient aux fibres sensibles. Dans la moelle épinière ces fibres contractent des synapses directement avec les motoneurones alpha chargés d'innerver le même muscle d'où elles sont parties. Grâce à cette activité basale, le muscle au repos maintient toujours un certain degré de tension, défini comme « le tonus musculaire ».
Au cours des mouvements, le fuseau s'allonge et se raccourcit avec le muscle. Par conséquent, tout geste entraînant un allongement des fibres musculaires affectera également les fuseaux de la même manière, provoquant une augmentation de la fréquence des impulsions sortantes. Ces signaux sont immédiatement retraités dans la moelle épinière, provoquant une contraction réflexe du muscle et le protégeant des dommages causés par son étirement excessif. L'étendue de cette contraction musculaire réflexe est d'autant plus intense que la fréquence des influx nerveux est élevée (elle-même directement proportionnelle au degré d'étirement capté par les fibres sensorielles du fuseau neuromusculaire).
Simultanément à l'activation des motoneurones alpha, les fibres sensorielles inhibitrices activent les interneurones inhibiteurs responsables du « silence » temporaire des motoneurones alpha qui innervent les muscles antagonistes, empêchant leur contraction.
Tout cela se produit avec un mécanisme involontaire, appelé réflexe d'étirement ou réflexe myotatique [da myo = muscle e tasis = étirement].
Le rôle des motoneurones gamma reste maintenant à expliquer. Leur tâche est d'ajuster la sensibilité des fuseaux neuromusculaires en fonction du degré d'étirement, afin qu'ils restent actifs même lorsque le muscle est raccourci. Tout cela est rendu possible par la co-activation dite alpha-gamma, c'est-à-dire par la contraction simultanée des fibres fusales et intrafusales. Ces derniers étant innervés aux deux extrémités musculaires, leur contraction entraîne un allongement de la région centrale qui maintient les terminaisons sensorielles étirées.
Alors que le muscle, innervé par le motoneurone alpha, se raccourcit en diminuant la tension sur la capsule du fuseau, l'activation simultanée des fibres intrafusales, garantie par la co-activation gamma, maintient le fuseau neuromusculaire actif. De cette façon, la sensibilité du récepteur peut rester constante à chaque niveau de contraction, assurant une plus grande fluidité des mouvements et une réponse musculaire plus rapide en cas de besoin.
Une étude plus approfondie sur l'activité des fuseaux neuromusculaires impose de classer les fibres de la poche du noyau en deux sous-classes, celle des fibres de la poche statique et celle des fibres de la poche dynamique. , grâce aussi à une « innervation motrice constituée de fibres gamma particulièrement rapides (richement myélinisées, appelées fibres gamma dynamiques).
Alors que les fibres qui viennent d'être décrites sont idéales pour lire rapidement les changements de longueur musculaire, les fibres de poche statiques fournissent des informations plus précises sur la durée et l'étendue du changement de tension (elles sont innervées par des fibres gamma II statiques). des informations sur "l'étendue" de l'allongement musculaire et, à travers les primaires, sur la vitesse d'allongement.
Enfin, il faut noter que l'activité des fuseaux neuromusculaires est influencée par de multiples facteurs extrafusaux, tels que la température (la chaleur réduit leur activité, produisant de la relaxation, tandis que le froid augmente la rigidité) et le degré de fatigue (l'efficacité du réflexe myotatique diminue lorsque le sportif est fatigué, le prédisposant au risque de blessure musculaire).