introduction
Il est désormais connu de tous que l'organisme est principalement constitué d'eau, qui, distribuée à l'intérieur et à l'extérieur des cellules, est en constante évolution.
ShutterstockLes principales voies d'élimination de l'eau sont : l'urine, les fèces (dont les sucs digestifs), la sueur et la vapeur d'eau pour la ventilation pulmonaire.La seule voie naturelle d'introduction est plutôt constituée par l'alimentation.
Surtout en été, en cas d'activité physique exigeante et suite à des pathologies ayant provoqué des vomissements ou des diarrhées (mais pas seulement), il est indispensable de boire (et manger*) en proportion des pertes d'eau subies.
* Tout le monde ne sait pas que la plupart de l'eau alimentaire provient de la nourriture.
La déshydratation, ou en tout cas une hydratation « chroniquement » non optimale, peut augmenter le risque de diverses affections inconfortables, aiguës (telles que l'hypotension artérielle) et chroniques (telles que les lithiases rénales et biliaires).
Pour éviter cela, il devient indispensable de mettre en œuvre l'apport global en eau, non seulement en buvant, mais aussi en privilégiant les aliments fortement hydratés (légumes, fruits pulpeux, etc.), le lait et les yaourts, diverses sortes de boissons, etc.
Cependant, il faut dire que, durant la journée, une personne passe en moyenne 1/3 du temps à dormir. Pendant cette période, non seulement il est impossible de manger et de boire, mais une certaine perte de liquide « devrait » encore se produire.
Dans cet article, nous allons essayer de mieux comprendre ce qui se passe pendant le sommeil, s'il serait conseillé de boire même pendant cette période et pourquoi.
Boire le soir
Nous buvons peu la nuit ; c'est indéniable.
Cependant, si presque toutes les personnes ne ressentent pas l'envie de soif pendant la période de sommeil - à quelques exceptions près liées à un excès de sel au dîner - et font peu pipi, il doit y avoir une raison.
Est-il possible que l'évolution ait négligé un aspect aussi important pour la survie ?
Pourquoi buvons-nous peu la nuit ?
Car l'interaction de trois groupes spécifiques de cellules nerveuses, présentes dans l'hypothalamus (zone profonde du cerveau), empêche la déshydratation de notre corps pendant le sommeil.
Alors, quand on dort la nuit, peut-on passer plusieurs heures sans boire ?
La réponse vient de l'« Université : « Centre universitaire de santé McGill » à Montréal.
Des scientifiques ont récemment décrit les changements apportés par notre corps pour prévenir la déshydratation pendant les heures de sommeil.
Il existe une hormone antidiurétique, la vasopressine, qui contrôle la rétention d'eau dans notre corps. Celle-ci est sécrétée par les cellules de l'hypothalamus, qui à leur tour sont activées par un groupe de cellules nerveuses appelées cellules osmosensibles, capables de détecter les concentrations d'eau dans le sang.
Dans des conditions de déshydratation, l'activité électrique de ces cellules est amplifiée de manière à stimuler la production de vasopressine par l'hypothalamus. Ainsi, grâce à la formation d'urines plus concentrées, la vasopressine détermine la récupération des fluides corporels.
C" est donc une relation proportionnelle entre l'osmolarité, c'est-à-dire la concentration de solutés dans le plasma, et la sécrétion de vasopressine.
Dans l'hypothalamus, en plus des cellules osmosensibles, il y a aussi un noyau suprachiasmatique ; c'est un groupe de cellules qui régule les rythmes quotidiens de notre organisme.
En étudiant le lien entre ces trois groupes de cellules, deux scientifiques canadiens (Eric Trudel et Charles Borque) ont découvert que pendant le sommeil, le lien entre les cellules osmosensibles et celles qui sécrètent la vasopressine est renforcé. De cette façon, même le moindre manque d'eau peut provoquer une énorme libération de l'hormone.En outre, l'activité du noyau suprachiasmatique est également réduite.
Par la suite, les deux chercheurs du Centre universitaire de santé McGill ont stimulé artificiellement l'activité du noyau suprachiasmatique et ont observé un affaiblissement conséquent de la connexion entre les cellules osmosensibles et les cellules sécrétant la vasopressine.
Il est donc déductible - et les résultats le confirment - que le noyau suprachiasmatique agit comme un "frein", inhibant la sécrétion de vasopressine par "l'hypothalamus".
Pendant la journée, il suffit de boire un peu de liquide pour remédier à la faible concentration en eau ; au contraire, lorsque nous dormons, l'activité du noyau suprachiasmatique est réduite, permettant ainsi une libération de vasopressine plus importante que celle enregistrée pendant la journée. En conséquence, il y a une plus grande rétention d'eau.
Remarque : ce travail a été publié dans "Nature Neuroscience".