Généralité
La cardioversion est l'acte thérapeutique mis en œuvre pour rétablir le rythme sinusal chez une personne souffrant d'arythmie.
Les images de l'article sont tirées du site ablazione.org
Il existe une cardioversion électrique et une cardioversion pharmacologique. La première utilise un instrument, le défibrillateur, qui émet des décharges électriques ; la seconde, au contraire, consiste dans l'administration de certains médicaments, les antiarythmiques.
Les résultats de la cardioversion sont généralement plus que satisfaisants ; cependant, pour obtenir des effets durables, il est bon de suivre le traitement d'entretien, prescrit par le médecin, et d'adopter un mode de vie sain.
Qu'est-ce que la cardioversion ?
La cardioversion est une procédure thérapeutique qui sert à rétablir le rythme cardiaque normal (rythme sinusal) chez toutes les personnes qui souffrent d'une « arythmie cardiaque ».
Il existe deux types de cardioversion, électrique et pharmacologique.
La cardioversion électrique utilise des décharges électriques (ou chocs), générées par un instrument (le défibrillateur) et transmises au patient par des électrodes appliquées sur le thorax.
La cardioversion pharmacologique, quant à elle, implique l'administration de médicaments antiarythmiques spécifiques.
La cardioversion est généralement un traitement programmé, qui a lieu dans un hôpital, mais sans hospitalisation. En effet, à la fin de la thérapie, si tout s'est bien passé, le patient peut déjà rentrer chez lui.
DIFFÉRENCE ENTRE CARDIOVERSION ET DÉFIBRILLATION
La défibrillation et la cardioversion électrique, bien que basées sur le même principe de fonctionnement, présentent des différences substantielles, il n'est donc pas strictement correct de les considérer comme la même chose.
La défibrillation est une procédure médicale pratiquée surtout en cas d'urgence, où la vie du patient est en grave danger. De telles situations sont par exemple la fibrillation ventriculaire ou la tachycardie ventriculaire sans pouls, qui surviennent et évoluent très rapidement jusqu'à provoquer un arrêt cardiaque (arrêt cardiaque).
La défibrillation n'est donc pas une intervention planifiée, tout comme la cardioversion.
Même du point de vue des décharges électriques, il y a une différence : les chocs, en fait, sont beaucoup plus forts que ceux de la cardioversion électrique, car l'énergie transmise sert à redémarrer le cœur, pas à fixer son rythme.
Quand tu fais
La cardioversion peut être mise en œuvre dans toutes les situations dans lesquelles le cœur bat plus vite (tachycardie) ou de manière irrégulière (fibrillation et flutter), par rapport au rythme sinusal normal.
Les formes d'arythmie pour lesquelles la cardioversion est idéale sont les tachycardies supraventriculaires (paroxystiques et non paroxystiques), la fibrillation auriculaire, le flutter auriculaire et la tachycardie ventriculaire avec pouls ; ces cas, contrairement à la fibrillation ventriculaire et à la tachycardie ventriculaire sans pouls (dont le traitement le plus approprié est la défibrillation), sont des circonstances moins graves et plus faciles à résoudre.
Chiffre: la fibrillation auriculaire est une arythmie qui nécessite une cardioversion.
Sans surprise, l'intervention est souvent planifiée à l'avance et, avant de la mettre en pratique, le cardiologue a le temps d'effectuer une série de tests cliniques sur le patient.
CHOIX DU TYPE DE CARDIOVERSION
Le choix du type de cardioversion (pharmacologique ou électrique) dépend de l'état du patient et des évaluations du cardiologue.
Si, une fois ces considérations conclues, la pratique de l'une ou de l'autre est indifférente, le patient peut opter pour celle qu'il juge la moins gênante : généralement, dans ces cas, il y a une préférence pour la cardioversion pharmacologique, car ils craignent les décharges électriques. .
Risques de l'intervention
Si le cardiologue prend toutes les précautions nécessaires, le risque de cardioversion entraînant des complications est très rare.
Les problèmes possibles consistent en :
- Détachement d'un caillot sanguin. Il est assez fréquent que les personnes souffrant d'arythmie (notamment de fibrillation auriculaire et flutter auriculaire) présentent également un ou plusieurs caillots sanguins à l'intérieur du cœur.Ce ou ces caillots, après cardioversion, pourraient se détacher de leur site et, étant emportés par la circulation sanguine. , atteignent différentes parties du corps, avec des conséquences parfois dramatiques (embolie).Un exemple classique de cette éventualité est représenté par un accident vasculaire cérébral, provoqué par un caillot sanguin qui a atteint le cerveau. Pour éviter cela, le patient est amené à prendre divers anticoagulants pendant quelques semaines, afin de « diluer le sang » et de « dissoudre » les caillots présents.
- Rythme cardiaque anormal. Il peut arriver qu'après la cardioversion, le rythme cardiaque, au lieu de revenir à la normale, développe une autre anomalie.Si tout cela se produit, le traitement doit être répété, en l'adaptant aux caractéristiques des nouveaux troubles apparus.
- Pression artérielle faible. Il est possible qu'après la cardioversion, le patient connaisse des épisodes d'hypotension artérielle, qui s'améliorent cependant en quelques jours et sans aucun traitement.
- Brûlures de la peau.C'est un inconvénient de la cardioversion électrique ; les brûlures sont dues aux électrodes qui, lorsqu'elles sont appliquées sur la poitrine, transmettent la décharge électrique.
Préparation
Avant la chirurgie de cardioversion, il y a quelques tests diagnostiques à subir, et certaines précautions à prendre.
Les tests diagnostiques. Le plus important est, sans aucun doute, l'échocardiographie dite transœsophagienne, qui est réalisée pour "trouver" tout caillot sanguin à l'intérieur du cœur. La procédure d'examen implique l'utilisation d'une sonde à ultrasons, qui, lorsqu'elle est appliquée à une " extrémité d'un tube flexible (un cathéter), est inséré dans la bouche et descendu jusqu'à l'œsophage.Une fois positionnée à l'endroit approprié, la sonde projette, sur un moniteur, des images claires du cœur et de son anatomie interne.
En plus de l'échocardiographie transœsophagienne, tous ces tests diagnostiques préopératoires de routine sont effectués (analyse de la tension artérielle, prises de sang, etc.).
Précautions avant l'intervention. Avant l'intervention, il est nécessaire de s'abstenir de manger et de boire pendant au moins 6/12 heures, car une anesthésie générale est nécessaire.Si le patient prend des médicaments, il est conseillé de le signaler au médecin et de lui demander conseil sur ce qu'il faut faire. faire.
Foire aux questions sur l'échocardiographie transœsophagienne
Combien de temps cela dure-t-il?
La durée est d'environ 20-25 minutes.
C'est douloureux?
Le patient peut ressentir une douleur lors du passage du cathéter dans la bouche et l'œsophage, une sensation tolérable qui peut être évitée par une légère sédation.
Dois-je jeûner avant l'examen ?
Oui, vous devez être à jeun depuis au moins 6/12 heures.
Avez-vous besoin d'une hospitalisation?
Non, cependant il est conseillé d'être accompagné d'un membre de la famille (ou d'un ami) car l'anesthésique, utilisé pour la sédation, peut altérer les capacités de conduite du patient.
QUE FAIRE S'IL Y A DES CAILLOTS DE SANG DANS LE CUR ?
Si, à partir de l'échocardiographie transœsophagienne, la présence d'un ou plusieurs caillots ressort, le cardiologue prescrit au patient des médicaments anticoagulants, pour diluer le sang.Le traitement, pour qu'il fasse effet, doit durer au moins quatre semaines.Une seule fois cette la guérison est faite, l'anticoagulant est considéré comme terminé, la cardioversion peut être pratiquée.
L'anticoagulant le plus couramment utilisé est le Coumadin.
Procédure - Cardioversion électrique
La cardioversion électrique nécessite une anesthésie générale pour endormir le patient.
Les décharges électriques sont émises par un instrument, appelé défibrillateur, qui est relié au patient via des électrodes, appliquées sur la poitrine (voire sur le dos).
Chiffre: instrumentation pour cardioversion électrique. Les électrodes sont les deux plaques visibles sur la photo.
Le défibrillateur est un appareil "intelligent", car il est capable d'enregistrer le rythme cardiaque du patient et d'avertir le cardiologue quand "est le moment le plus approprié pour relâcher le choc.
L'intensité des chocs est à la discrétion du médecin et dépend de l'affection dont souffre le patient.
SÉDATION
L'anesthésie générale implique l'utilisation d'anesthésiques et d'analgésiques, qui rendent le patient inconscient et insensible à la douleur.
L'administration de ces médicaments, réalisée par voie intraveineuse, a lieu avant et pendant la durée de l'intervention.
En effet, une fois la cardioversion terminée, le traitement pharmacologique est arrêté pour permettre au patient de reprendre conscience.
Certains anesthésiques (par exemple, la lidocaïne) ont une double fonction, analgésique et antiarythmique. Par conséquent, ils sont administrés dans un double objectif : anesthésier le patient et faciliter la reprise d'une activité cardiaque normale.
SUIVI DES PATIENTS
Pour voir comment le cœur d'un patient réagit aux chocs électriques, un électrocardiogramme continu est utilisé. Ce n'est qu'ainsi, en effet, que le cardiologue peut savoir comment évolue la situation après chaque choc et, éventuellement, s'il doit modifier l'intensité du courant émis par le défibrillateur.
Figure : un tracé électrocardiographique. On peut voir comment la décharge électrique (choc) rétablit le rythme cardiaque normal, préalablement altéré par la fibrillation auriculaire.
DURÉE
Une fois le patient sous sédation, la cardioversion électrique a lieu en quelques minutes. La durée varie d'un patient à l'autre et dépend de la durée et du nombre de chocs nécessaires pour rétablir le rythme sinusal.
APRÈS L'INTERVENTION
La cardioversion électrique est une procédure de type ambulatoire, qui prend moins d'une journée et ne nécessite aucune hospitalisation.
Avant de faire sortir le patient, il est cependant conseillé de le garder sous observation pendant au moins une heure ; c'est une mesure de précaution normale, en cas de complications.
Les points clés de la phase post-intervention sont :
- Assistance d'un membre de la famille. Il est important de se rappeler que l'anesthésie générale peut réduire la capacité de détection et, en général, l'attention. Pour cette raison, il est bon de se faire reconduire à la maison par un membre de la famille ou un ami, car il est fortement déconseillé de conduire un véhicule immédiatement.
- Médicaments anticoagulants. Même si le cœur, avant la chirurgie, ne contenait pas de caillots sanguins, les anticoagulants sont toujours prescrits à titre préventif.
- Thérapie d'entretien. Également à des fins préventives et pour consolider les effets de la cardioversion électrique, le patient se voit prescrire un traitement à base de médicaments antiarythmiques. Si elle est bien tolérée par le patient, cette thérapie peut durer toute une vie. Toute décision concernant la posologie ou l'interruption du traitement relève de la seule et exclusive responsabilité du médecin.
Procédure - Cardioversion pharmacologique
La cardioversion pharmacologique implique l'administration de médicaments antiarythmiques, par voie intraveineuse ou orale.
Les antiarythmiques disponibles sont divisés en 4 classes, en fonction du mécanisme d'action :
- Les bloqueurs des canaux sodiques (classe I) : en exerçant une action bloquante sur les canaux dits sodiques, stabilisant le rythme cardiaque Il existe trois sous-classes différentes : IA, IB et IC (voir tableau suivant).
Antiarythmiques de classe I ou inhibiteurs sodiques
AI
IB
CI
Procaïnamide
Quinidine
Disopyramide
Lidocaïne
Phénytoïne
Mexiletine
Propafénone
Flécaïnide
Moricizina
- Bêta-bloquants cardiosélectifs (classe II) : ralentissent le rythme cardiaque en bloquant spécifiquement les récepteurs bêta-1 adrénergiques agissant sur le cœur. Par le terme cardiosélectif, ils se distinguent des bêta-bloquants des récepteurs bêta-2, qui ont des effets sur les bronches et les vaisseaux sanguins.
- Bloqueurs des canaux potassiques (Classe III) : restaurent un rythme cardiaque normal en bloquant les canaux potassiques. En cas de fibrillation auriculaire et de flutter auriculaire, l'azimilide et l'ibutilide sont largement utilisés ; en cas d'arythmies supraventriculaires paroxystiques, le sotalol est généralement administré; dans de nombreuses tachycardies, l'amiodarone est utilisée.
- Bloqueurs des canaux calciques (Classe IV) : ralentir le rythme cardiaque et le réguler en bloquant les canaux calciques. Les plus couramment utilisés sont le diltiazem et le vérapamil.
(classe IV):
Métoprolol
Aténolol
Acébutolol
Azimilide
Ibutilide
Sotalol
Amiodarone
Diltiazem
Vérapamil
APRÈS L'ADMINISTRATION DE L'ANTIARITHMIQUE
Après l'administration du médicament, le patient subit un électrocardiogramme (comme dans la cardioversion électrique), pour voir quelle est la réponse au traitement.
Si tout se passe sans complications, le médecin planifie le traitement d'entretien le plus approprié.
Ce dernier est basé sur les antiarythmiques et sert à maintenir le rythme cardiaque dans les valeurs souhaitées.
DURÉE
La cardioversion pharmacologique elle-même est très courte. Une fois que le médicament a été pris, en fait, il peut être considéré comme terminé.
THÉRAPIE D'ENTRETIEN
Le traitement d'entretien, s'il est bien toléré par le patient, peut également durer toute une vie.
En revanche, si des problèmes liés à la prise continue d'antiarythmiques surviennent, le traitement doit être interrompu, en observant quelles sont les réactions ultérieures du patient.
Dans ces situations, chaque décision revient au cardiologue, qui décide également comment et s'il faut remplacer le traitement d'entretien.
Résultats
Dans la plupart des cas, la cardioversion (à la fois électrique et pharmacologique) rétablit un rythme cardiaque normal.
Lorsqu'elle n'a pas le succès escompté (généralement, les troubles réapparaissent au bout de quelques heures ou jours), la seule solution est de répéter la procédure, en ajustant peut-être la puissance de la décharge électrique ou la dose de médicament.
COMMENT PRÉVENIR LA RECHUTE ?
Un mode de vie sain et certaines mesures sanitaires permettent de prévenir les arythmies, notamment chez les personnes prédisposées à ces troubles cardiaques ou qui en ont déjà souffert par le passé.
Voici quelques conseils médicaux importants :
- Mangez des aliments sains et maintenez un poids corporel normal
- Réduire le sel pris dans l'alimentation, afin de ne pas augmenter la tension artérielle
- Exercice (en fonction de vos capacités)
- Limiter ou éviter la consommation de caféine
- Ne pas fumer
- Limitez ou évitez complètement l'alcool
- Maintenir le taux de cholestérol bas
- Réduire les situations stressantes
- Soyez prudent avec chaque médicament que vous prenez, car il peut altérer le rythme cardiaque stabilisé par la cardioversion.