Généralité
La rectocèle est le glissement du rectum de son emplacement anatomique normal dans le vagin. Cet événement est le résultat d'un affaiblissement du plancher pelvien. Les symptômes qui en résultent sont nombreux : de la douleur pelvienne à la défécation difficile. Pour un diagnostic correct, un examen pelvien est suffisant.
Le traitement dépend de la gravité de la rectocèle. Les cas plus bénins sont traités avec des contre-mesures simples, qui évitent une aggravation du trouble. Pour les patients les plus graves, en revanche, des traitements spécifiques sont proposés, parfois même de type chirurgical.
Brève référence anatomique : le plancher pelvien
Pour comprendre ce qui se passe dans la rectocèle, il est conseillé de faire un bref rappel anatomique concernant le plancher pelvien.
Le plancher pelvien est l'ensemble des muscles, des ligaments et du tissu conjonctif situés à la base de la cavité abdominale, dans la zone dite pelvienne.Ces structures recouvrent une fonction fondamentale et indispensable : elles servent à soutenir et à maintenir l'urètre, la vessie , dans leurs positions, le rectum et, chez la femme, l'utérus.
Si le plancher pelvien s'affaiblit et n'offre plus le même soutien, des affections de nature différente, tant physiques que sexuelles, peuvent apparaître.
LA POSITION DU RECTUM
Le rectum est la partie terminale de l'intestin.D'environ 13-15 cm de long, le rectum relie le tractus intestinal colon-sigma à l'anus, et est entouré de plusieurs muscles et ligaments du plancher pelvien. Ces structures sont fondamentales pour le rôle joué par le rectum dans la collecte et l'évacuation des selles.
l'utérus (en avant) et le vagin (en bas). Pour le séparer du vagin, il existe une bande de tissu conjonctif fibreux, appelée cloison recto-vaginale.
La rectocèle aussi
La rectocèle est le glissement (ou prolapsus) d'une partie du rectum dans le vagin. Ce glissement est dû à un affaiblissement plus ou moins sévère du plancher pelvien : dans certains cas, la cloison recto-vaginale ne peut que se desserrer ; dans d'autres cas, cependant, il peut même se déchirer.
En fonction de l'étendue des dommages au plancher pelvien, trois formes de rectocèle peuvent être distinguées :
- Rectocèle du 1er degré, ou légère. Caractéristiques : Seule une très petite partie du rectum envahit le vagin.
- Rectocèle du 2e degré, ou modérée. Caractéristiques : la portion du rectum qui envahit le vagin est considérable, et atteint presque l'orifice vaginal.
- Recocèle du 3e degré, ou sévère. Caractéristiques : le rectum dépasse du vagin, en raison de l'absence totale de support du septum rectum-vaginal.
ÉPIDÉMIOLOGIE
La rectocèle peut survenir à tout âge. Cependant, les femmes adultes entre 40 et 60 ans, qui ont accouché plusieurs fois ou qui sont passées par la ménopause, sont les plus touchées. L'explication de ce phénomène sera traitée dans le chapitre consacré aux causes.
Contrairement au prolapsus utérin et au prolapsus vésical (cystocèle), qui surviennent souvent sous des formes sévères, la rectocèle est généralement bénigne.
Causes de la rectocèle
Les causes possibles d'une rectocèle sont les suivantes :
- Accouchement vaginal ou avec complications (par exemple, travail prolongé)
- Gros fœtus
- Constipation
- Obésité
- Levage d'objets lourds
- Constipation chronique
- La bronchite chronique
Comment ces circonstances conduisent-elles à une rectocèle ?
PATHYSIOLOGIE
L'apparition de l'une des conditions ci-dessus provoque une contrainte traumatique pour endommager le plancher pelvien. Les muscles, les ligaments et le tissu conjonctif sont touchés et s'affaiblissent.
Habituellement, un seul événement ne suffit pas pour provoquer une rectocèle; en revanche, la superposition de plusieurs épisodes traumatiques, du même type (par exemple, plusieurs accouchements vaginaux) ou d'un type différent (par exemple, obésité et bronchite chronique), est déterminante.
FACTEURS DE RISQUE
Plusieurs facteurs de risque associés à l'apparition d'une rectocèle ont été identifiés.
- Le plus important est certainement le nombre élevé d'accouchements par voie basse.Selon certaines données statistiques, en effet, les femmes qui ont accouché plusieurs fois par voie vaginale sont plus sujettes à la rectocèle.Chaque accouchement contribue à affaiblir progressivement le plancher pelvien, jusqu'à la lacération. de certaines de ses structures de soutien. Une "confirmation supplémentaire de l'importance des parties vaginales vient de la comparaison avec les femmes subissant une césarienne. Ces dernières" sont moins touchées par la rectocèle.
- Le deuxième facteur le plus important est lié au vieillissement.Les femmes, après la ménopause, produisent moins d'œstrogènes, ce qui entraîne un affaiblissement des muscles du plancher pelvien.La carence en œstrogènes provoque également une cystocèle et un prolapsus utérin.
- Le troisième facteur est lié à une chirurgie antérieure des organes pelviens. Si une femme a subi de telles opérations dans le passé, elle a un plancher pelvien plus faible. Parmi les interventions les plus favorables aux organes pelviens, il y a l'hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus.
- Le dernier facteur est génétique.Bien qu'il s'agisse d'une circonstance rare, certaines femmes souffrent de maladies congénitales qui altèrent la structure du collagène (collagénopathies).En conséquence, le plancher pelvien devient plus lâche et plus sujet aux lacérations.
N.B : le collagène est une protéine fondamentale du tissu conjonctif.
Symptômes, signes et complications
La rectocèle du 1er degré (la forme la plus courante) est, dans de nombreux cas, dépourvue de tout symptôme et signe notable. En fait, il peut arriver que la patiente ne sache même pas qu'elle en est affectée.
Cependant, lorsque la protrusion du rectum à l'intérieur du vagin s'aggrave, les symptômes caractéristiques de la rectocèle deviennent évidents.Dans des situations similaires, la patiente se plaint :
- Saillie d'une portion plus ou moins étendue du rectum à partir de l'orifice vaginal (la taille dépend de la gravité du prolapsus rectal)
- Difficulté à aller à la selle (défécation obstruée)
- Sentir que le rectum, même après défécation, ne s'est pas complètement vidé
- Sensation de pression dans le rectum
- Douleur pendant les rapports sexuels
- Saignement vaginal
QUAND CONTACTER UN SPÉCIALISTE ?
Les rectocèles mineures ne nécessitent pas de visite chez un spécialiste ni même de traitement spécifique. Cependant, il est bon de garder à l'esprit les causes et les facteurs de risque, pour éviter toute aggravation.
A l'inverse, un examen gynécologique est recommandé lorsque la patiente éprouve des difficultés à déféquer et des douleurs, de nature à affecter la vie quotidienne. Cela signifie, en fait, que la rectocèle a dégénéré d'une forme légère à une forme plus sévère et nécessite une attention thérapeutique appropriée.
COMPLICATIONS ET MALADIES ASSOCIÉES
Chiffre: la déviation de la rectocèle, comme on peut le voir, est la raison pour laquelle l'obstacle à la défécation est créé. La connexion entre le rectum et l'anus, en fait, n'est plus linéaire. Depuis le site : proctologia.biz
Une rectocèle, si elle est sous-estimée, peut s'aggraver. De ce fait, les symptômes deviennent de plus en plus douloureux et les premières complications apparaissent. La difficulté de défécation, par exemple, peut être telle qu'elle nécessite une compression de la zone vaginale (évacuation manuelle), pour éliminer les selles, et la constipation prend la forme d'un trouble chronique. Les saignements vaginaux sont de plus en plus fréquents.
De plus, la rectocèle peut s'accompagner de prolapsus d'autres organes pelviens, tels que la vessie et l'utérus, car les causes déclenchantes sont les mêmes. Il peut donc arriver que la patiente souffre simultanément de cystocèle ou de prolapsus utérin.
Diagnostic
Pour un diagnostic correct de rectocèle, un simple examen pelvien suffit. Cependant, il peut être utile d'étudier certains aspects, tels que la gravité du trouble ou la santé du plancher pelvien. Un questionnaire d'évaluation, une résonance magnétique nucléaire, une « échographie » et une défécographie viennent enrichir le diagnostic initial.
EXAMEN PELVIEN
L'examen pelvien permet au gynécologue de comprendre s'il s'agit d'une rectocèle ou d'un prolapsus d'un autre organe pelvien.Ce contrôle est plus qu'exhaustif.
Le spécialiste place la patiente en position allongée et utilise un spéculum pour examiner le canal vaginal. Lors de l'examen, le patient est invité à pousser, comme lorsqu'il va au corps. Avec cette opération, s'il s'agit d'une rectocèle, la sortie du rectum du vagin doit être accentuée. De cette façon, il est possible de déterminer la gravité de la pathologie.
Un autre test d'évaluation important est le contrôle de la force musculaire du plancher pelvien. Dans ce cas, le patient est invité à contracter les muscles pelviens, comme pour bloquer l'écoulement de l'urine. Si le test échoue, le plancher pelvien est faible.
QUESTIONNAIRE D'ÉVALUATION
Par un questionnaire ad hoc, le gynécologue examine ce qui ressort de l'examen pelvien. Les questions portent sur l'influence de la rectocèle sur la qualité de vie des patientes. Les informations qui en découlent aident au cours du processus thérapeutique.
EXAMENS INSTRUMENTAUX
L'échographie et la résonance magnétique nucléaire sont deux tests qui sont rarement effectués. Ils servent à enrichir l'image diagnostique avec des informations supplémentaires concernant:
- La mesure précise de la partie du rectum qui dépasse du vagin
- Le prolapsus des autres organes pelviens
Pour évaluer, à la place, l'efficacité de la vidange intestinale, le patient subit un examen aux rayons X, appelé défécographie.
Qu'est-ce que la défécographie ?
La défécographie fournit des images, en temps réel, relatives à la défécation du patient analysé. Il s'agit d'un examen radiographique réalisé avec un fluoroscope, utile lorsque vous rencontrez des troubles gastro-intestinaux particuliers.
En préparation (environ trois heures avant) : un lavement nettoyant est réalisé pour fiabiliser ce qui sera observé plus tard.
L'examen consiste en l'injection rectale, par cathéter, d'un produit de contraste à base de baryum. Ensuite, on fait asseoir le patient sur des toilettes spéciales et on observe les contractions intestinales, le moment de l'évacuation et la phase de vidange du rectum. Au cours de ces projections, les positions prises par l'intestin, dans son tractus anorectal, émergent également. .
La défécographie est un examen complet mais aussi invasif.
Thérapie
Le traitement correct d'une rectocèle dépend du degré de gravité avec lequel elle se présente et de l'association possible avec la cystocèle ou le prolapsus utérin.
Comme mentionné, les rectocèles légères sont asymptomatiques et ne nécessitent pas de traitement thérapeutique particulier. Les rectocèles d'entité modérée à sévère, en revanche, nécessitent un traitement spécifique : dans un premier temps, les remèdes sont non chirurgicaux ; avec le temps, cependant, la chirurgie devient indispensable.
TRAITEMENT DU RECTOCÈLE 1er DEGRÉ
Il est très fréquent qu'une rectocèle, dans sa forme la plus bénigne, passe inaperçue, en raison de l'absence de symptômes spécifiques.Cependant, même si le gynécologue constate sa présence, lors d'un examen de routine, aucun traitement spécifique n'est prévu.
Les seules contre-mesures recommandées sont :
- La pratique constante des exercices de Kegel, pour renforcer le tonus musculaire du plancher pelvien
- Le contrôle de l'obésité, car un poids corporel excessif, dû aux accumulations adipeuses, sollicite les muscles et les ligaments du plancher pelvien
- Éviter de soulever des objets lourds
Il est essentiel de s'en tenir à ces comportements pour maintenir la situation stable. Dans les cas les plus chanceux, une régression rectocèle peut également se produire.
TRAITEMENT NON CHIRURGICAL DU RECTOCÈLE 2ème ET 3ème DEGRÉ
Pour les rectocèles modérément sévères, il existe deux remèdes non chirurgicaux : ce sont le pessaire et l'hormonothérapie à base d'œstrogènes.
Remèdes non chirurgicaux
Qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ?
Le pessaire
C'est un anneau en caoutchouc ou en plastique qui est inséré dans le vagin. Il sert à bloquer le prolapsus des organes pelviens, qui surplombent le vagin. Le spécialiste enseigne au patient comment le nettoyer et comment l'appliquer. Il existe des pessaires de différentes tailles, selon les besoins.
Oestrogène
La ménopause entraîne une diminution de la production d'œstrogènes et leur diminution affaiblit les muscles pelviens. En prenant des œstrogènes, les muscles du plancher pelvien sont renforcés, afin de bloquer le prolapsus des organes pelviens.
Le pessaire et l'œstrogène servent à soulager les symptômes, mais leur utilisation est temporaire.
Souvent, en effet, des solutions similaires sont utilisées pour une durée limitée, en attendant les conditions idéales pour la chirurgie, car ces contre-mesures ont des effets secondaires. Par exemple, l'utilisation prolongée du pessaire provoque une irritation de la cavité interne du vagin.Parmi les remèdes non chirurgicaux, les exercices de Kegel et le contrôle du poids continuent de fournir un soutien thérapeutique valable.
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL DU RECTOCÈLE
Les raisons pour lesquelles la rectocèle nécessite une intervention chirurgicale sont les suivantes :
- Douleur insupportable, qui affecte négativement la vie quotidienne normale
- Fuite évidente du rectum du vagin
- Difficulté évidente à déféquer
- Prolapsus d'autres organes pelviens, tels que la vessie et l'utérus
L'opération consiste en une chirurgie colorectale.La procédure, qui peut être réalisée par voie abdominale ou vaginale, est la suivante : le rectum est remis dans sa position initiale, puis le septum rectum-vaginal est fermé et renforcé par une greffe de tissu. Le soutien offert par ce "patch" permet de soutenir le rectum et de l'empêcher de faire saillie à l'intérieur du vagin.
Si la rectocèle est également accompagnée d'une cystocèle ou d'un prolapsus utérin, les deux troubles peuvent être résolus en une seule opération.
CHIRURGIE ET GROSSESSE
Si une femme atteinte de rectocèle est encore en âge de procréer et souhaite avoir des enfants, il est recommandé de reporter la date de l'intervention chirurgicale à la fin de sa grossesse.En attendant, elle peut utiliser le pessaire.
Pronostic et prévention
Le pronostic de la rectocèle dépend du degré de gravité de la maladie. Plus la forme rectocèle est douce, meilleur est le pronostic. Cependant, il ne faut pas oublier que si vous ne pratiquez pas les exercices de Kegel et négligez votre état pathologique, les chances d'une aggravation de la rectocèle augmentent.
Un discours différent doit cependant être prononcé lorsque la rectocèle est sévère. Dans ces situations, le confinement des symptômes, au moyen de pessaires et d'œstrogènes, est un remède temporaire, tandis que l'intervention devient une nécessité.Toutefois, comme toute intervention chirurgicale, la chirurgie rectocèle n'est pas sans complications. La cloison recto-vaginale, en effet, peut à nouveau se rompre, malgré la reconstruction et son renforcement. Le pronostic s'aggrave donc.
LA PRÉVENTION
Comment prévenir la rectocèle ? Voici quelques mesures préventives dans la boîte :
- Pratique constante des exercices de Kegel, pour le renforcement du plancher pelvien
- Prévenir la constipation avec un régime riche en fibres
- Évitez de soulever des poids dans le mauvais sens
- Traiter la toux chronique, le cas échéant, et ne pas fumer
- Perdre du poids si vous êtes en surpoids