Voir aussi : toxicité du mercure
Le problème du mercure
Le mercure est l'un des métaux lourds les plus redoutés par les consommateurs, alarmés par l'actualité périodiquement relancée par les médias. Les carabiniers de l'Unité Anti-Sophistication, quant à eux, surveillent en permanence pour éviter que des aliments contenant des pourcentages importants de mercure n'atteignent nos tables. Lorsque de grandes denrées alimentaires contaminées sont interceptées, la nouvelle est immédiatement amplifiée par les médias, déclenchant la soi-disant « psychose au mercure ». Bon nombre des consommateurs les plus soucieux de leur santé se retrouvent tellement désorientés et, il faut le dire, ils ne savent plus vers qui se tourner. Vaut-il mieux augmenter la consommation de produits de la pêche pour leur teneur en protéines et acides gras oméga-3 bons pour le cœur, ou la réduire pour éviter les risques d'empoisonnement au mercure ?
Mercure dans la nature et dans l'industrie
Le mercure est un élément relativement abondant dans toute la croûte terrestre. De tous les métaux, c'est le seul à être liquide à température ambiante et à ce titre, il a une volatilité élevée. Dans cet état, même ingéré, il est peu toxique mais surtout ses vapeurs le sont.
Dans la nature, le mercure est présent dans certains minéraux dont le plus commun est le cinabre (HgS) qui se distingue par sa belle couleur rouge. Il s'introduit naturellement dans l'environnement par des processus spontanés de vaporisation (activités volcaniques) et d'érosion des roches. L'homme, pour sa part, a introduit et introduit encore du mercure dans l'environnement, quoique dans une mesure moindre et plus consciente. sont en effet exploitées dans de nombreux procédés industriels, visant avant tout la production de composants électriques, l'instrumentation et la catalyse de certains procédés chimiques.
Le mercure est également utilisé dans la fabrication de piles, notamment dans les piles "boutons" que l'on trouve dans les montres et les calculatrices électroniques. S'ils sont inconsciemment jetés dans la nature ou dans les poubelles avec d'autres déchets, ils finissent inévitablement par contaminer le sol et les nappes phréatiques.
Compte tenu de la forte toxicité du mercure, de nombreuses campagnes ont été promues visant à réduire progressivement l'utilisation du minéral dans le domaine industriel. Grâce à ces interventions, de nombreux usages traditionnels, dont l'ancien thermomètre, ont été considérablement réduits.
Contamination au mercure
Il n'y a qu'un pas entre les déchets industriels et nos tables. Le mercure, rejeté dans l'environnement par les vapeurs ou les déchets liquides, contamine le sol, passe dans les aquifères et de là pénètre dans la chaîne alimentaire.La toxicité du minéral est fortement amplifiée par les bactéries qui peuplent les fonds aquatiques et, dans une moindre mesure, , de la microflore intestinale de nombreuses espèces animales, dont les poissons.Ces microorganismes transforment le mercure inorganique en ses formes organiques, parmi lesquelles la plus répandue et la plus dangereuse est le méthylé (méthylmercure).La haute solubilité dans les graisses confère à ces composés la capacité de remonter la chaîne alimentaire , s'accumulant principalement dans le tissu nerveux des petits poissons, qui à leur tour le transmettent à leurs prédateurs. Ainsi, en général, plus la taille du poisson est grande, plus sa teneur en mercure est élevée.
D'autre part, il faut souligner l'existence de microorganismes capables de « détoxifier » le méthylmercure (dont certains de dérivation biotechnologique) et d'installations industrielles capables de recycler le métal tout en minimisant son impact environnemental.
Toxicité du mercure
L'ingestion de mercure métallique, par exemple suite au bris d'un thermomètre, n'a pas de conséquences toxicologiques importantes. Au contraire, les vapeurs absorbées par inhalation sont très nocives. Si un tel accident survenait, il est conseillé de retirer immédiatement les femmes enceintes et les enfants. , en évitant d'utiliser un aspirateur ou un balai pour éviter de contaminer l'air.Le mercure sera plutôt séparé du verre à l'aide d'une seringue, d'un scotch ou en le roulant sur une feuille de papier. Il sera donc placé dans un contenant non métallique bien fermé et bien trié (généralement des pharmacies sont disponibles pour cela). En éclairant la zone où s'est produit l'accident avec une lampe torche, il est possible d'identifier tout mercure résiduel et de les éliminer avec les techniques indiquées ci-dessus.Enfin, avant d'y séjourner, il est conseillé d'aérer longuement l'environnement.
Le méthylmercure présent dans les aliments et en particulier dans les poissons reste la source de contamination la plus dangereuse. Les femmes enceintes sont les plus exposées au problème, car le mercure peut entraîner des altérations du développement cérébral du fœtus. Chez l'adulte, l'exposition chronique provoque des altérations neurologiques, avec apparition de peurs, d'hallucinations, d'amnésie, au point de provoquer une symptomatologie exactement comparable à la sclérose en plaques.
PLUS : Mercure dans les poissons et les aliments "