Édité par le docteur Maurizio Cancelda
Une posture correcte ne veut pas dire grand chose si l'on ne tient pas compte de l'état de maturité, de la situation, des ressources émotionnelles et des conditions physiques de l'individu.Elle est liée à la croissance émotionnelle et à l'apprentissage et ne peut s'acquérir avec un simple exercice mécanique basé sur l'effort.
L'apprentissage consiste à reconnaître une relation dans la situation globale (environnement, esprit et corps).
En explorant les possibilités de mouvement et d'action qu'a notre corps, dans le nombre énorme de contractions musculaires possibles, nous apprenons lentement à reconnaître et à ressentir les positions qui ont un rapport avec le monde extérieur dont notre corps fait partie.
Pour ces raisons « il est faux de dire à un enfant de s'asseoir droit, s'il ne le fait pas seul c'est qu'il s'est déjà égaré d'un développement approprié ; alors il faut faire quelque chose pour qu'il ne se sente bien que dans la bonne Aiguillonner ou punir ne peut qu'altérer ou déformer le schéma émotionnel, obligeant l'enfant à cacher le symptôme qui est à l'origine de ses problèmes.
Comme on le sait, la posture est largement régulée par le système extrapyramidal, donc par un « programme automatique ».
Les muscles volontaires répondant à notre intention réagiront aussi en même temps aux ordres des autres parties inconscientes du système nerveux. Dans des conditions normales, le contrôle automatique fonctionne, bien qu'un contrôle volontaire puisse intervenir à tout moment. Lorsque « une action aussi rapide que possible est nécessaire, par exemple lorsqu'il y a un danger de chute ou une menace soudaine pour la survie », alors le système automatisé fera tout le travail avant que nous ayons le temps de comprendre ce qui se passe.
Dans ce contexte émerge un autre aspect considéré par Moshe : l'aspect biologique de la posture entendue comme mode de survie.
Tant que l'on considère la position debout et assise comme des positions statiques, il est difficile de les décrire afin qu'elles puissent être améliorées. Il faut replacer la description dans un contexte dynamique : d'un point de vue dynamique, toute position stable fait partie d'une série de positions qui constituent un mouvement.
Selon Moshe Feldenkrais, la posture humaine doit satisfaire deux besoins biologiques d'égale importance : la stabilité (se sentir protégé et en sécurité) et la mobilité (la capacité de faire face à des situations nouvelles et inattendues).
Cependant, il se réfère à « l'action et non au maintien d'une position statique. Puisqu'il implique « la mise en œuvre », Moshe préfère utiliser le terme « actura » et en l'observant il n'ignore pas le contexte de l'action.
Sortir de la perspective de la correction : il n'y a pas de posture idéale
Dans la Méthode Feldenkrais®, il n'y a pas de posture idéale, il y a une posture personnelle.
Pendant les cours, l'enseignant ne démontre pas les mouvements à effectuer ou les positions à prendre et l'élève ne cherche pas à se conformer à un modèle idéal.
Chaque personne est guidée verbalement pour trouver les mouvements les plus adaptés à son organisation.
Dans la plupart des cas la personne au départ ne sait pas et ne ressent pas que sa posture est inefficace ou inappropriée, à moins que quelqu'un lui fasse observer de l'extérieur ou ne ressente pas de douleurs ostéo-articulaires ou musculaires. Pour cette raison, améliorer une posture « incorrecte » est une « tâche impossible si vous ne sensibilisez pas la personne et ne lui faites pas sentir que d'autres façons de se tenir debout et de bouger sont possibles. Et que ces façons peuvent être plus agréables, plus faciles et même. plus esthétique pour elle.
Posture confortable et automatismes conscients
Les éléments qui permettent de définir une posture « efficace » sont selon l'approche Feldenkrais :
• l'absence d'efforts ;
• l'absence de résistance ;
• la présence d'une réversibilité ;
• respiration libre.
"Si nous devions augmenter le degré de conscience de l'effort musculaire lorsque les muscles travaillent par action volontaire, nous pourrions reconnaître les efforts musculaires qui, par habitude, sont normalement cachés à notre esprit conscient.
Si nous pouvions nous libérer de ces efforts inutiles, nous reconnaîtrions plus clairement la position stable idéale. Nous serions alors revenus au stade où tout effort musculaire conscient pour maintenir l'équilibre disparaît, car cet équilibre n'est maintenu que par les parties les plus anciennes de notre système nerveux, qui trouveront la meilleure position possible compatible avec la structure physique héritée de l'individu.
Une bonne position debout est une position dans laquelle un minimum d'effort musculaire déplacera le corps avec la même facilité dans n'importe quelle direction souhaitée.
En position debout, il ne doit y avoir aucun effort musculaire résultant d'un contrôle volontaire, peu importe que cet effort soit connu et délibéré ou caché à la conscience par « habitude ».
Les propos de Moshe soulignent sa conception « confortable » de la posture, très éloignée de la conception statique de « se tenir droit » par l'effort et la volonté.
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