Par le Dr Elisa Strona
Difficultés courantes à suivre un régime
Certaines des difficultés les plus fréquentes que rencontrent les patients dans le cadre d'une consultation diététique « classique » sont :
- La difficulté de se souvenir et de quantifier sa consommation de cet aliment dans le recueil de l'anamnèse alimentaire.
- L'absence d'un effort systématique pour harmoniser la personnalisation de la prescription diététique avec la structure alimentaire du contexte familial ou du contexte où le sujet consomme la plupart de ses repas. C'est une limite opérationnelle parfois importante : pour la plupart des patients c'est facile emballer ou faire préparer son repas sous une forme différente du reste de la famille. Les repas « séparés à la maison » ont, dans la plupart des expériences, une application de « survie » assez limitée dans le temps, tandis que les patients souffrant de maladies chroniques (diabète, dyslipidémie, obésité…) bénéficient d'une continuité dans l'application des règles alimentaires.
- La contrainte de la prescription sous forme grammaticale. C'est une limite opérationnelle et psychologique. Opérationnel car il assure la disponibilité constante d'une balance et implique la préparation d'une grande partie de l'aliment sous une forme distincte du contexte habituel de consommation. Elle constitue aussi une limitation psychologique car elle peut rassurer certains dans la certitude d'application d'un outil quantitatif, mais en même temps les rendre incertains, quand, pour différentes raisons, il ne leur est pas possible de mesurer précisément ce qu'ils mangent.
Un régime sans peser les aliments
Un système qui ne prévoit pas nécessairement la pesée des aliments peut être plus facilement utilisé par le patient.
Globalement, tout cela réduit l'éventuelle conformité des patients à la prescription diététique, élément clé de son efficacité.
Le premier impact conceptuel de la nourriture est un produit en volume. En fait, quand les gens pensent à un aliment, ils le "pensent" visuellement.
Il s'agit d'un système de quantification de portions tridimensionnel simple et facile à comprendre qui utilise un langage de communication à prédominance gestuelle. C'est une technique basée sur la comparaison d'aliments avec des volumes d'objets d'usage courant (balle de tennis, jeu de cartes, etc.) ou avec les volumes de la main du sujet faisant le choix de l'aliment (poing, paume, doigts) : quelque chose de pratique, réel et non conceptuel.
Règles de diététique pour les volumes
La première étape consiste à mesurer la taille de votre main à l'aide d'un gabarit standardisé (voir figure).
Après avoir défini sa « taille de main », la méthode consiste précisément à évaluer volumétriquement l'aliment, en le comparant à un poing fermé, une main ouverte, deux - trois ou quatre doigts, un deux pouces.
Avec un poing fermé, vous pouvez évaluer les aliments prêts à manger (donc également cuits) qui prennent de la hauteur, comme les entrées, les légumes cuits et crus, le pain comme la rosace.
Photo Dr O. Sculati
Avec la main tendue (avec les doigts fermés, du haut du majeur jusqu'à la jonction du poignet à l'exclusion du pouce) nous évaluons des aliments tels que des steaks, des filets de poisson, de la charcuterie, du pain tranché.
Photo Dr O. Sculati
Les doigts sont utiles pour évaluer l'épaisseur des aliments (un majeur mesure environ 1 cm de haut), ils sont donc utiles pour évaluer les fromages ou les petites douceurs.
La méthode de diététique par volumes permet donc un gain de temps aussi bien en phase d'anamnèse qu'en phase de prescription.
Elle crée aussi chez le patient cet « élément de nouveauté qui rend ce que nous disons verbalement plus intéressant et donc incisif.