D'après certaines études scientifiques menées sur des rats, les personnes âgées souffrant de troubles cardiaques et ayant une formation sportive en endurance "devraient maudire" une trop grande activité aérobie réalisée au cours de leur vie.
Cœur d'athlète : santé ou maladie ?
Le cœur d'un athlète se caractérise par de meilleures capacités contractiles, à la fois en termes d'efficience et d'efficacité.Tout cela grâce à différentes adaptations : les fibres musculaires (qui se contractent pour pomper le sang) sont plus fortes et plus élastiques, les dimensions des parois et des cavités cardiaques sont plus grandes, les valves s'ouvrent et se ferment mieux, le volume global est plus important, l'apport sanguin coronaire est plus important (pas par ramifications mais par flux), la myosine musculaire a une activité ATPase plus importante, etc. De telles adaptations se traduisent par des améliorations fonctionnelles qui améliorent la santé athlétique et physique de l'athlète; ce sont : bradycardie (diminution de la fréquence cardiaque), augmentation de la réserve coronaire (réponse à l'augmentation de l'oxygénation du cœur sous stress), augmentation de la capillarisation périphérique, du retour veineux et de l'élasticité des artères.
Nous vous rappelons que même les sportifs qui pratiquent des activités de force et de puissance subissent des modifications cardiaques, mais de nature différente. Dans ce cas, seul un épaississement des parois ventriculaires se produit, tandis que les cavités internes restent inchangées.
De toute évidence, ni la première ni la deuxième circonstance ne doivent être confondues avec la cardiomyopathies primaires, parmi lesquels, par exemple, le dilater (dans laquelle la cavité cardiaque est anormalement agrandie et crée des déséquilibres considérables) et la hypertrophique (caractérisé par un épaississement anormal du muscle cardiaque sans augmentation de la capacité de pompage ; parmi ceux-ci on se souvient de l'hypertrophie du ventricule gauche, complication fréquente de l'utilisation d'anabolisants à des fins de performance).
Malgré tous ces avantages, une probabilité accrue de développer des arythmies a été démontrée chez les athlètes de cross-country plus âgés.
Certains athlètes de cross-country ont des problèmes cardiaques : pourquoi ?
En supposant qu'il s'agisse d'anciens athlètes d'élite ou de professionnels qui ont exploité d'immenses charges et volumes d'entraînement aérobique à des fins compétitives (cyclistes, marathoniens, etc.), il semble que, ayant atteint un âge avancé, certains d'entre eux souffrent de dysfonctionnements cardiaques.
Face à ce soupçon, les chercheurs n'ont certainement pas attendu. Exercice d'endurance : interfère avec le rythme cardiaque est le titre d'une "publicité sur le site bien connu " BBC.com " (dans la section actualités), publiée le 13 mai 2014 et basée sur ce qui a été publié dans " PubMed " à la même période : "L'entraînement physique réduit la fréquence cardiaque au repos via la régulation à la baisse des tiges amusantes HCN4". Les auteurs sont : D" Souza A, Bucchi A, Johnsen AB, Logantha SJ, Monfredi O, Yanni J, Prehar S, Hart G, Cartwright E, Wisloff U, Dobryznski H, DiFrancesco D, Morris GM, Boyett MR; le résumé mentionne ce qui suit :
"Les athlètes d'endurance ont une bradycardie sinusale, c'est-à-dire une fréquence cardiaque lente au repos, associée à une incidence plus élevée de dysfonctionnement du nœud sinusal (pacemaker) nécessitant l'implantation d'un stimulateur cardiaque électronique chez les personnes âgées. Ces variations ne sont donc pas attribuables à des modifications du système nerveux autonome, mais à des changements électrophysiologiques intrinsèques du stimulateur cardiaque naturel. Nous avons montré que la formation de bradycardie induite persiste après un blocage du système nerveux autonome in vivo chez la souris et in vitro avec un stimulateur cardiaque dénervé. Nous montrons également une restructuration généralisée des canaux ioniques du stimulateur cardiaque, en particulier de la régulation HCN4 (protéine) et du courant ionique correspondant "If". Le blocage de « If » abolit la différence de fréquence cardiaque chez les animaux entraînés et sédentaires in vivo et in vitro. Nous observons une régulation négative de Tbx3, une régulation positive de NSRF et de miR-1 induite par l'entraînement, ce qui explique la régulation négative de la protéine HCN4. Ces résultats justifient le potentiel pathologique de "l'adaptation cardiaque à l'exercice".
En résumé, le "Fondation britannique du cœur« avance que, pour ces modifications moléculaires, certains athlètes peuvent souffrir de troubles du rythme cardiaque (comme des arythmies) et nécessiter l'implantation d'un stimulateur cardiaque. D'autre part, les spécialistes précisent également que : à ce jour, les avantages de l'activité aérobie l'emportent sur les risques, et de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour mieux définir les résultats.
En conclusion, l'excès d'activité aérobie prolongé pendant des décennies peut être néfaste ; en revanche, en respectant quelques recommandations simples, l'activité aérobie est tout sauf néfaste. Ceux-ci sont:
- Effectuer 150 minutes (2 heures et 30 minutes) d'activité aérobique par semaine avec une intensité modérée (évidemment, cela exclut totalement les activités compétitives et est contextualisé dans le domaine de la santé)
- Il n'est pas nécessaire d'avoir juste une ou deux longues séances ; mieux vaut diviser le volume en plusieurs petites sessions
- Il est important de respecter les temps de récupération entre les séances, le surentraînement peut affecter (donc affaiblir) même les sportifs les plus forts.
- Assurez-vous de « réchauffer » vos muscles et votre cœur avant un exercice intense
- Effectuez toujours le dé-fatigue et l'étirement appropriés à la fin de la séance ou lors de séances séparées.
Sites de référence :
- BBC : www.bbc.com/news/healt-27389257
- PUBMED : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24825544.