Édité par le Dr Andrea Gizdulich
L'occlusion pathologique peut être définie comme celle capable de générer des apports proprioceptifs qui perturbent la fonction musculaire normale et amènent la mandibule en malposition avec le complexe maxillaire du crâne 1. Les véritables interférences dentaires causées par une malposition coronale marquée, ainsi que de simples précontacts, génèrent une réponse sensorielle, provenant principalement des récepteurs parodontaux, mais aussi de tous les autres propriocepteurs stomatognathiques, qui informent le SNC de l'élément perturbateur3. Sur la base de cette information continue, le SNC met en place un modèle de fonction visant à éviter les contacts néfastes, qui détermine un déplacement de l'os mandibulaire et une luxation condylienne conséquente, d'entité variable et absolument individuelle : les muscles masticateurs ainsi que les les muscles cervicaux et hyoïdes. , sont donc appelés à effectuer un travail supplémentaire, devant opérer de manière à déclencher et terminer chaque mouvement masticatoire, phonatoire et de déglutition en intégrant cette nouvelle information. La perpétuation de cette demande fonctionnelle dans le temps déclenche une surcharge capable de générer de réels dommages structurels6-8 avec la formation de trigger points myofasciaux9 que sont des sarcomères hypercontractés, raccourcis pour former de petits nodules contenus à l'intérieur d les bandes musculaires, incapables de se libérer en raison de l'épuisement des ressources énergétiques.
La luxation mandibulaire génère cependant de nouvelles zones d'interférence dentaire - contacts déflecteurs secondaires - qui vont agir en créant à leur tour de nouvelles informations proprioceptives à intégrer et à traiter jusqu'à ce que le SNC stabilise la mandibule dans la position dite d'intercuspidation maximale (PMI) , c'est-à-dire relation intermaxillaire déterminée par le plus grand nombre possible de contacts dentaires 2,3. Cette relation cranio-mandibulaire est régulée par l'équilibre dynamique continu des organes sensoriels et des actions neuromusculaires, liés dans un mécanisme perpétuel3.
Les précontacts dentaires, couramment étudiés dans des conditions statiques, sont largement compris dans la pratique courante comme ces zones de contact prématuré qui est obtenu en maintenant la mandibule dans une position d'occlusion habituelle ou en relation centrée10, suivant un modèle "préconditionné" de positionnement de la mandibule : l'identification de ces zones de premier contact et de leur rôle pathogénique ne peut être d'une grande importance si les mesures sont réalisées en maintenant la mandibule dans une position subjectivement induite et conditionnée par l'opérateur ou simplement dans la position d'occlusion habituelle du patient, pas forcément physiologique comme elle est conditionnée par la mémoire adaptative proprioceptive du patient. Ces analyses doivent donc être coordonnées avec d'autres investigations fonctionnelles capables de démontrer la position physiologique de la mandibule et son mouvement vers la position d'intercuspidation maximale2,3 : cela permet d'identifier la conséquence des contacts dentaires lorsque la mandibule se déplace le long du neuromusculaire individuel. trajectoire, en équilibre musculaire maximal.
L'introduction d'une vérification occlusale par stimulation TENS et application de cires adhésives se prête bien à l'objectif, permettant de retrouver la trajectoire neuromusculaire individuelle et d'identifier les premiers contacts déflecteurs par contractions musculaires involontaires2,3.
Au contraire, l'investigation de la prématurité avec de simples fiches d'articulation ne sera pas un acte véritablement thérapeutique, et la simple vision des zones de contact ne pourra pas non plus vraiment renseigner sur l'équilibre de fonctionnement de l'appareil à mâcher.
Chaque être humain peut facilement vivre avec sa propre structure fonctionnelle, même altérée ou pathologique, et cette structure peut s'élaborer au fil des années dans une perception de la santé plus ou moins assimilable à des conditions physiologiques idéales, mais elle peut aussi soudainement et inexplicablement épuiser les capacité individuelle d'adaptation, commençant à manifester des symptômes douloureux-dysfonctionnels typiques des troubles cranio-mandibulaires (DCM) 1-3, 11-13. L'apparition de symptômes douloureux et dysfonctionnels se produit avec des modalités et des moments absolument imprévisibles, rendant impossible toute corrélation entre le degré de dysfonctionnement et l'étendue des symptômes1.
A cet effet, des techniques kinésiographiques d'analyse de la cinétique mandibulaire et d'électromyographie (EMG), à l'aide de la TENS2,3,12, qui représentent les moyens d'investigation fonctionnelle non invasifs les plus fiables pour mesurer l'état physiopathologique de l'appareil, ont été utilisé depuis un certain temps. mastication18, 19.
Une analyse complète, cependant, devrait également inclure l'évaluation des zones et des charges de pression réalisées dans le contact dentaire, ce qui représente la vérification finale du bon équilibre stomatognathique.Il est évident que la seule démonstration de la bonne correspondance morphologique des arcades ou la vision du contact entre dents antagonistes peut ne pas être suffisante à elle seule pour démontrer l'état physiopathologique de l'appareil à mâcher, mais représente une "vérification finale indispensable de toute thérapie dentaire. dont le succès orthopédique ne peut évidemment être atteint sans garantir une" répartition adéquate des contacts 20. L'analyse des contacts occlusaux a été réalisée avec le système T-scan II (Tekscan Occlusal Diagnostic System, Tekscan Inc ®) (Fig. 2), constitué d'un capteur à circuit imprimé de 100 µm d'épaisseur, logé sur un support fourche et connecté à un ordinateur qui affiche les zones de contact et le degré de pression atteinte.
Il est clair que la présence d'une « altération de la position de la mandibule ne peut être démontrée par les seules investigations cliniques de routine et il est également clair que la correction occlusale complète doit provenir de la connaissance correcte de la position orthopédique de la mandibule (c'est-à-dire la bonne relation), et secondairement être complété par le bon ajustement de la morphologie dentaire et cuspidienne, nécessaire pour maintenir la position physiologique d'intercuspidation maximale.
Il est également confirmé que l'équilibre musculaire et articulaire, exprimé par l'amélioration de l'ouverture buccale à la fois dans le degré et dans la fluidité du mouvement, peut être atteint et maintenu en minimisant l'apport propioceptif dérivant des contacts sur les côtés de la cuspide (interférence selon à Jankelson) 3 . Ces contacts génèrent en effet des forces à composantes tangentielles aux dents capables d'endommager les tissus3,12 et obligeant une régulation neuromotrice qui, provoquant une altération de la position spatiale de la mandibule par rapport à celle de l'équilibre neuromusculaire, déclenche la charpente des trouble mandibulaire.
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