Edité par le docteur Andrea Bondanini
Ce sont les "coups du lapin" classiques qui ne provoquent pas de lésions anatomiques importantes, mais sont tout de même responsables de syndromes très douloureux.
Le mécanisme étiopathogénétique est donné par un traumatisme d'hyperextension ou d'hyperflexion de la colonne cervicale (typiquement d'une tamponnade routière). Cliniquement, il y a raideur et douleur; Des points gâchettes musculaires peuvent être mis en évidence, ou des signes neurologiques tels que des troubles de la sensibilité et/ou une absence de réflexes ostéotendineux. Des troubles végétatifs sont également souvent présents, tels que des vertiges atypiques, des nausées, des céphalées occipitales, frontales ou supraorbitaires, une vision trouble, etc.
Le Groupe de travail canadien a classifié selon un critère clinique, coup du lapin cervical à des degrés divers :
1er degré : raideur et douleur ;
2e degré : signes musculo-squelettiques, présence de trigger points ;
3e degré : présence de signes neurologiques (absence de réflexes ostéo-tendineux) ;
4ème degré : présence de fracture-luxation au niveau du rachis cervical.
Les traitement elle se caractérisera, en général, par une immobilisation précoce avec collier, pour réduire les phénomènes douloureux, associée à un traitement pharmacologique (notamment AINS et myorelaxants) par voie systémique ou, si possible, localement avec mésothérapie. La rééducation doit être initiée tôt et vise un sevrage rapide du tuteur pour éviter surtout les phénomènes de dépendance très fréquents dans ces formes.
Phase aigüe (0-15 jours): un travail antalgique avec physiothérapie (électrothérapie antalgique, thérapie par ultrasons), des exercices de respiration, des exercices de mobilisation prudente de la colonne cervicale de type actif-assisté et actif est indiqué. Les objectifs seront la réduction de la douleur, la réduction des contractures et le sevrage du corset.
Phase subaiguë (15-30 jours) : vous pouvez passer à des exercices proprioceptifs, des exercices de relaxation ; massothérapie (acupression ou Cyriax); un éventuel traitement sélectif des trigger points (infiltrations, étirement et spray) peut être utile ; les objectifs seront de réduire la douleur et la contracture, de récupérer le mouvement et de rééquilibrer la posture. La rééducation proprioceptive doit être initiée le plus tôt possible, en effet elle joue un rôle bénéfique sur le plan psychologique et permet une récupération précoce de la mobilité et de la stabilité du rachis cervical.
Dernière phase (sur 30 jours) : comprend des exercices de récupération de l'ensemble des articulations, passives et actives, des exercices proprioceptifs pour réintégrer le cou dans son schéma corporel, des exercices de rééducation posturale globale, des exercices et des concepts ergonomiques pour prévenir les épisodes d'exacerbation de douleurs au cou (notamment liées à des postures incorrectes sur le lieu de travail).
Dans certains cas sélectionnés, les Manipulations Vertébrales s'avèrent déterminantes, nécessitant des connaissances et des compétences manuelles spécifiques pour le médecin qui les réalise.
Une prise en charge précoce mais courte permet de limiter la fréquence des syndromes cervicaux post-traumatiques avec le cortège symptomatique classique (vertiges, acouphènes, maux de tête, troubles visuels) et la chronicisation des cervicalgies, dont le traitement est toujours long, difficile et, parfois , pas concluant.Dans toutes les formes traumatiques du rachis cervical, qu'elles soient sévères ou légères, les conseils d'hygiène et d'éducation posturale qui doivent toujours être donnés aux patients deviennent un moment préventif fondamental.